12 avr. 2007

8° – UN MONDE DE PAIX

Préface du livre "Un monde de Paix"
de Michio Kushi -Trédaniel - 1990.

« Nous partageons la même planète, la Terre, et en tirons tous notre subsistance. Pendant des milliers de générations, la plus grande partie de la famille humaine a vécu unie en relative harmonie sur cette petite sphère lancée dans l'espace en un mouvement spiralé. Dès avant l'heure où s'épandent les rayons de l'aurore, sous la voûte du ciel septentrional en train d'accomplir sa révolution, durant des millénaires, des familles entières ont partagé la moisson et mis de côté des grains pour les semailles du printemps à venir. De l'époque des campements les plus primitifs de l'ère glaciaire jusqu'à celle où fut mise en culture la vallée du Tigre et de l'Euphrate, du temps où les caravanes parcouraient la Route de la Soie en direction de la Chine à celui où les bateaux des pèlerins abordaient au Cap Cod, l'alimentation traditionnelle de l'humanité a consisté, pour l'essentiel, en céréales complètes, sauvages ou cultivées, en légumes et racines, grains et fruits oléagineux, en fruits locaux de saison et en une petite quantité seulement de poissons, gibier et autres produits animaux. Au fil des époques d'abondance et de paix, des époques de guerre et de pénurie, les êtres humains ont appris à s'adapter à leur environnement naturel ou à migrer en quête d'une plus grande sécurité et de jours meilleurs. Ce n'est qu'au cours du siècle dernier que nous nous sommes trouvés à court de nouvelles terres pour nous établir et cultiver. Ce n'est qu'au cours de la dernière génération que nous avons mis au point une technologie capable d'éteindre la flamme de la vie elle-même. A l'orée du vingt et unième siècle, grandit le pressentiment d'un effondrement imminent. Cancer, SIDA et autres maladies de dégénérescence et de déficience immunitaire, se multiplient. Le terrorisme, les conflits locaux, l'absence d'un contrôle des armements efficace et d'accords de désarmement, ont engendré un pessimisme et un sentiment de désespoir de plus en plus répandus. La pollution de l'environnement et l'expansion de la biotechnologie constituent de sérieuses menaces pour l'existence de nombreuses espèces, y compris la nôtre.

Il y a des années, les anciens du peuple Hopi prophétisèrent qu'une « gourde de cendres» s'abattrait des cieux et détruirait le continent nord-américain à moins que nous n'apprenions à vivre en harmonie avec la Terre. Dans la Bible et les écrits de Nostradamus et d'autres prophètes, d'aucuns virent les signes avant-coureurs d'une future apocalypse. Cependant, toute menace d'apocalypse et de destruction fournit l'occasion d'une réconciliation et d'une renaissance. Les prophéties de guerres et de luttes exhortent l'humanité à se réveiller avant qu'il ne soit trop tard. Elles ne sont pas irrévocables. Elles ne s'accompliront que si nous continuons de nous écarter d'un mode de vie naturel, et en particulier d'une manière de nous alimenter naturelle, qui est la base de la culture et de la civilisation humaine.

La macrobiotique - la voie vers la paix grâce à l'évolution biologique et spirituelle - ne réclame ni législation ni traités, ni manifestations, ni violences, ni politique de puissance ou batailles idéologiques. La paix ne commence pas avec la création de quelque parti politique, mouvement religieux ou institution sociale. Elle commence dans les cuisines et les offices, dans les jardins et les arrière-cours, où la source physique de notre vie de tous les jours - la nourriture, le soutien de la vie, notre pain quotidien - est mûrie et préparée. Du cœur des jardins et des foyers, la paix irradie vers les amis et les voisins, puis vers les communautés et enfin vers les nations.

Quiconque prend soin de sa cuisine est notre médecin, notre guide. Nous n'avons pas besoin d'armes, de boucliers, ni de puissances offensive ou défensive, seulement de volonté et d'auto-réflexion. Riz complet, soupe miso, pain complet, légumes frais - ces aliments ainsi que d'autres, non raffinés, non industrialisés, sont nos « armes» pour transformer le monde. Les énergies de la nature et l'univers infinis sont absorbés à travers les aliments que nous mangeons et sont transmués en pensées et en actions qui en découlent. En ne faisant plus qu'un avec notre environnement, au sens le plus large, et en observant les lois universelles de transformation et d'harmonie, nous sommes tout à fait capables de rétablir l'équilibre et l'ordre sur notre planète. »

à suivre :


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